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Dabrowski

Introduction

Kazimierz Dabrowski (1902 - 1980), polonais, était un psychologue, un psychiatre, un physicien, un écrivain et un poète. Kazimierz Dabrowski a développé le concept de la Désintégration positive, une approche nouvelle du développement de la personnalité, qui comprend la notion d'hyperstimulabilité. Ce concept de la Désintégration positive apparaît être très utilisée par les individus à haut potentiel (surdoués) pour comprendre leur développement intellectuel.

Hyperstimulabilités, surexcitabilités

D'après Dabrowski, les principaux facteurs influent sur le développement de la personnalité sont :

  • les facteurs héréditaires,
  • les facteurs environnementaux (parents, relations, voisinage, pays, scolarité, position sociale, etc),
  • les facteurs liés à la volonté de l'individu (forces et processus autonomes tels que la conscience de soi, les conflits intérieurs conscients, le libre arbitre et l'auto-transformation volontaire).

Les facteurs héréditaires sont constitués par les hyperstimulabilités, qui sont innées et correspondent à des réactions fortes à des stimuli externes ou internes. Le fait que la réponse aux stimuli soit plus intense, plus fréquente et dure plus longtemps est un prédicteur d'un potentiel de développement supérieur. Les hyperstimulabilités peuvent prendre cinq formes :

Hyperstimulabilité émotionnelle

Sentiments et émotions intensifiés :

  • sentiments positifs, sentiments négatifs, émotions extrêmes, sentiments et émotions complexes, identification avec les ressentis des autres, conscience d'une large gamme d'émotions.

Fortes expressions somatiques :

  • estomac noué, serrement de coeur, rougir d'émotion, avoir le coeur battant, mains moites.

Fortes expressions affectives :

  • inhibition (timidité, pudeur), enthousiasme, extase, euphorie, fierté, forte mémoire affective, honte, sensation d'irréalité, peurs et anxiétés, sentiments de culpabilité, préoccupation à propos de la mort, humeur dépressive et suicidaire.

Capacité à développer de fortes attaches affectives, relations et liens profonds :

  • tendance à développer un attachement et des liens émotionnels forts avec des personnes, des êtres vivants, des lieux, des animaux, difficultés à s'ajuster à de nouveaux environnements, compassion, réactivité aux autres, sensibilité dans les relations, solitude.

Sentiments bien différenciés envers soi-même :

  • dialogue interne et autocritique1).

L'hyperstimulabilité émotionnelle de Dabrowski correspond à l'hypersensibilité émotionnelle des surdoués.

Hyperstimulabilité intellectuelle

Activité intense de l'esprit :

  • curiosité, concentration, capacité à un effort intellectuel soutenu, lecture avide, observation attentive, mémoire visuelle détaillée, planification détaillée.

Tendance aux questionnements profonds et à la résolution de problèmes :

  • recherche de la vérité et de la compréhension, création de nouveaux concepts, ténacité dans la résolution de problèmes.

Pensée réflexive :

  • réflexion sur les mécanismes de la pensée, goût pour les théories et l'analyse, questionnements sur la logique, interrogations morales, introspection (mais sans autocritique), intégration du conceptuel et de l'intuitif, pensée indépendante (ce qui amène parfois à être très critique).

Chez les surdoués, les caractéristiques correspondantes sont :

  • tendance à beaucoup réfléchir, à penser tout le temps, à tout interpréter
  • tendance à être consommateur ou producteur de théories
  • dans le monde du travail, parfois perçu comme réfléchissant trop, se faisant des noeuds au cerveau, faisant compliqué alors qu'on peut faire simple
  • lit beaucoup
  • occupe son cerveau avec des activités inutiles (lire à l'envers, compter les pavés, résolutions d'énigmes, sudoku …)

Hyperstimulabilité imaginative

Jeu libre de l'imagination :

  • utilisation fréquente de l'image et de la métaphore, facilité pour l'invention et l'imagination, facilité pour la visualisation détaillée, perception poétique et dramatique, pensée magique et animiste.

Capacité à vivre dans un monde imaginaire :

  • prédilection pour les contes magiques et féeriques, création d'univers personnels, compagnons imaginaires, dramatisation.

Images spontanées comme expression de la tension émotionnelle :

  • imagerie animiste, mélange de vérité et de fiction, rêves élaborés, illusions.

Chez les surdoués, les caractéristiques correspondantes sont :

  • grande imagination, grande créativité
  • goût pour les jeux de mots, les associations libres, les mots peu usités
  • talent pour l'écriture
  • utilisation fréquente de l'analogie ou de la métaphore dans le discours
  • pensée arborescente, qui part dans tous les sens, associations d'idées rapides
  • grande capacité de visualisation, y compris de systèmes complexes
  • dans le monde du travail, créatifs, idées originales, propositions innovantes (parfois confrontées à des réactions hostiles)

Hyperstimulabilité sensorielle

Plaisir sensoriel et esthétique plus intense :

  • voir, sentir, goûter, toucher, entendre, trouver du plaisir dans de beaux objets, dans la sonorité des mots, dans la musique, les formes, les couleurs, l'équilibre.

Expression sensorielle de la tension émotionnelle :

  • boulimie alimentaire, sexualité débridée, achats compulsifs, vouloir être sous les projecteurs.

L'hyperstimulabilité sensorielle de Dabrowski correspond à l'hypersensibilité sensorielle des surdoués.

Hyperstimulabilité psychomotrice

Énergie débordante :

  • paroles rapides, excitation marquée, activité physique intense (sports et jeux rapides), pression pour l'action (tendance à organiser), compétitivité marquée.

Expression psychomotrice des tensions émotionnelles :

  • tendance compulsive à la parole et à la discussion, actions impulsives, habitudes nerveuses (tics, tendance à se ronger les ongles), tendance à être un bourreau de travail, passage à l'acte.

Chez les surdoués, les caractéristiques correspondantes sont :

  • tendance à se coucher tard, à l'insomnie
  • TDA/H, en particulier le H pour hyperactivité / impulsivité.

Commentaires

Une étude comparant les surexcitabilités de différents groupes a été faite2) :

SurexcitabilitéArtistes, écrivains, musiciensAdultes surdouésGroupe témoin (étudiants)
Emotionnelle 20,5 14 9,5
Intellectuelle 11 12 7
Imaginative 17 11 6,5
Sensorielle 8 6 4,5
Psychomotrice 8 6 4

Théorie de la désintégration positive

Origines de la théorie

Kazimierz Dabrowski a développé une théorie générale du développement de la personnalité afin de tenir compte des différences qu'il observait dans le comportement des gens. Pendant sa jeunesse au travers de la première guerre mondiale, et plus tard au cours de ses très dures expériences pendant la seconde guerre mondiale, Dabrowski a été confronté à la dépravation la plus basse de l'homme, et, de même, à certains des actes les plus héroïques imaginables. Plus tard, il a expliqué qu'il a écrit cette théorie parce qu'il n'a pu trouver aucune théorie de la psychologie qui pourrait expliquer de manière adéquate ces paradoxes du comportement humain.

Pendant ses études au collège dans les années 20, Dabrowski a été profondément affecté par le suicide de son meilleur ami et a décidé de consacrer sa vie à la psychologie et à la psychiatrie. En 1929, il a complété une thèse sur le suicide et publié en 1937 un manuscrit sur l'automutilation qui comprenait déjà le concept de l'hyperexcitabilité.

Alors qu'il travaillait principalement en tant qu'universitaire et que psychiatre, Dabrowski a étudié un large éventail de personnes qu'il a identifiées comme présentant un développement avancé de la personnalité et du caractère. Par exemple, Clifford Beers, Youri Gagarine, Sir Edmund Hillary, Antoine de Saint-Exupéry, Abraham Lincoln et Dag Hammarskjold. Finalement, Dabrowski a développé une théorie avec cinq niveaux descriptifs, allant des plus bas niveaux observés jusqu'aux plus hauts, et il a développé une explication sur la façon dont le développement se produit par la désintégration positive.

Dans ses études de la personnalité, Dabrowski a constaté que la plupart de ces individus évolués avaient une histoire personnelle comprenant des niveaux de conflits très élevés avec la société, et des conflits internes qui ont conduit à de fortes psychonévroses – fortes angoisses, insécurités et dépression. Ces individus présentaient également une forte capacité à exprimer et développer leur individualité (troisième facteur), en parallèle avec de l'hyperexcitabilité, un terme qui évoluera plus tard en surexcitabilité. Cette surexcitabilité s'exprimait comme une réponse accrue aux stimuli et un faible seuil de réaction aux stimuli, résultant en des expériences intenses qui ont contribué à des psychonévroses. Dabrowski a ensuite identifié un certain nombre de facteurs qu'il estime nécessaires pour précipiter le développement avancé, et il les a appelés collectivement potentiel de développement. Les expériences, qui émergent du potentiel de développement, créent les conflits internes que Dabrowski voit comme nécessaires pour pousser le développement interne vers l'avant.

Un principe de base de la théorie de Dabrowski est que la plupart des gens font généralement l'expérience d'une intégration initiale primaire caractérisée par l'adoption des moeurs et normes sociales en vigueur. La personne moyenne accepte ces moeurs sociales externes et vit selon elles avec peu de doute ou de conflits. Stimulées par leur potentiel de développement, les personnes exemplaires entrent en conflit lorsque leurs perceptions et valeurs internes en cours de développement se trouvent être en opposition avec les vues extérieures et les moeurs qui leur avaient été inculquées. Ces personnes passent par des périodes que Dabrowski décrit comme la désintégration positive, qui défie et éventuellement désintègre l'intégration primaire et conduit à des périodes de profonde réflexion et d'introspection. La désintégration positive culmine dans l'émergence d'une hiérarchie de valeurs, de buts et d'objectifs générés en interne. En fin de compte un idéal de la personnalité particulier émerge, qui représente le type de personne que l'individu veut s'efforcer de devenir. Le développement avancé est décrit comme une intégration secondaire caractérisée par une adhésion à ses propres valeurs, objectifs et idéaux.

Un aspect clé du développement est l'émergence du milieu psychique interne et du sujet comme objet. Aux niveaux inférieurs de développement, un individu est guidé par des rôles et des forces sociales externes, et sa perception est de manière prédominante en tant que sujet. L'individu peut rarement voir au-delà de ses propres besoins et désirs. À mesure que le développement progresse, la vision de l'autre comme objet émerge, aboutissant à l'acceptation de la légitimité de l'autre, et éventuellement apparaît la capacité à inverser les rôles de sujet et d'objet. Il s'agit d'un aspect clé du développement parce que quand l'individu est capable de voir l'autre en tant que sujet il développe de l'empathie, à la fois pour l'autre personne et pour l'humanité en général. Cela désenfle l'ego individuel et favorise une identification authentique et altruiste avec l'humanité. Dans le même temps, l'individu apprend à se voir lui-même comme les autres le voient – comme objet, et cela permet de voir son propre comportement et ses priorités sous un éclairage nouveau. Le milieu psychique interne et le troisième facteur émergent également et deviennent des forces de premier plan. Le milieu psychique interne déplace l'attention vers la vie intérieure, les pensées de la personne, l'imagination et les émotions. Les évènements vécus ne sont plus vus comme la conséquence des forces extérieures, mais comme relevant de la responsabilité personnelle, interne. L'individu prend conscience de l'importance des émotions comme étant la base des valeurs individuelles et comme dirigeant son comportement. Cela permet à l'individu de façonner sa personnalité pour se conformer à son idéal de la personnalité, en inhibant les aspects qui sont plus éloignés de son moi idéalisé et en créant et augmentant les aspects qui sont plus proches de son moi idéalisé.

Points principaux

Les points principaux soulignés par la théorie du développement de la personnalité sont :

  • la personnalité n'est pas une caractéristique universelle donnée, elle doit être créée et façonnée par l'individu pour refléter son caractère unique
  • la personnalité se développe en résultat de l'action du potentiel de développement (hyperstimulabilité et facteur d'autonomie). Tout le monde n'a pas un potentiel de développement suffisant pour créer une personnalité unique
  • le potentiel de développement est représenté dans la population par une courbe de Gauss
  • le potentiel de développement crée des crises caractérisées par des anxiétés fortes et des dépressions (psychonévrose) qui précipitent la désintégration
  • pour que la personnalité se développe, les intégrations initiales basées sur l'instinct et la socialisation doivent se désintégrer. Dabrowski appelle ce processus désintégration positive
  • le développement d'une hiérarchie de valeurs individuelles – réactions émotionnelles – est une composante critique dans le développement de sa propre personnalité et de sa propre autonomie. Donc, en opposition avec la plupart des théories psychologiques, les émotions jouent un rôle majeur dans cette approche
  • les réactions émotionnelles guident l'individu dans la création de sa personnalité individuelle idéale, un standard autonome qui agit comme le but du développement individuel
  • l'individu doit examiner son essence et par la suite faire des choix existentiels qui mettent en valeur ses aspects de son essence qui sont « plus haut » et « plus moi-même » et inhiber les aspects qui sont « plus bas » ou « moins moi-même » en se basant sur sa personnalité idéale
  • des composants essentiels du développement individuel comprennent l'auto-éducation et l'auto-psychothérapie

Facteurs de développement

Dabrowski a observé que la plupart des gens vivent leur vie dans un état « d'intégration primitive ou primaire » largement guidée par les pulsions biologiques (« premier facteur ») et/ou par une adhésion non critique et une conformité aux conventions sociales (« deuxième facteur »). Il a appelé cette intégration initiale niveau 1. Dabrowski a observé qu'à ce niveau il n'y a pas de vraie expression individuelle du moi humain autonome. L'expression individuelle au niveau 1 est influencée et contrainte par les deux premiers facteurs.

Le premier facteur dirige l'énergie et les capacités vers la réalisation de buts personnels qui reflètent les instincts les plus bas et le moi biologique, dont le but primaire est la survie et l'avancement personnel. Souvent les capacités sont utilisées de manière antisociale ou asociale. Par exemple, vers l'extrémité basse du niveau à de nombreux criminels montrent ce type de comportement égoïste. Ils font progresser leurs propres projets aux dépens des autres.

Le deuxième facteur, l'environnement social (milieu) et la pression sociale contraignent l'expression individuelle et la créativité en encourageant une vision commune de la vie et en décourageant l'expression personnelle et les pensées originales. Le deuxième facteur externalise les valeurs et les moeurs, externalisant ainsi la conscience. Les forces sociales façonnent les attentes. Le comportement et les talents et la créativité personnelle sont dirigés vers des formes qui suivent et supportent le milieu social existant.

Dabrowski sentait que notre société était largement influencée par ces deux facteurs de bas niveau et pouvait être caractérisée comme fonctionnant au niveau 1.

Dabrowski a également décrit un groupe de personnes qui affichent une trajectoire différente : une voie de développement individualisée. Ces personnes s'éloignent d'une vision de la vie automatique, routinière, socialisée (ce que Dabrowski appelle ajustement négatif) et se dirigent dans et à travers une série de désintégrations personnelles. Dabrowski voit ces désintégrations comme un élément-clé dans le processus de développement global. Les crises remettent en question notre statu quo et nous amène à réexaminer notre moi, nos idées, nos valeurs, nos pensées, nos idéaux, etc. Si le développement continue la personne arrive à développer une structure hiérarchique de valeurs, individualisée, consciente et évaluée de manière critique (appelée ajustement positif). Cette hiérarchie de valeurs agit comme un repère vis-à-vis duquel toutes choses sont désormais considérées, et les plus hautes valeurs dans notre hiérarchie interne en viennent à diriger notre comportement (qui n'est plus basé sur des moeurs sociales externes). Ces valeurs individuelles les plus hautes caractérisent une éventuelle deuxième intégration qui reflète une autonomie individuelle et qui, pour Dabrowski, marque l'arrivée de la vraie personnalité humaine. À ce niveau, chaque personne développe sa vision de « comment la vie doit être » et la vit. Ce niveau élevé est associé à des approches fortement individualisées pour la résolution des problèmes et la créativité. Les talents personnels et la créativité sont mis au service de ses valeurs individuelles de haut niveau et de cette vision de comment la vie et le monde devraient être. La personne exprime avec énergie sa nouvelle personnalité autonome à travers l'action, l'art, les changements sociaux, etc.

Potentiel de développement

Un développement avancé est souvent observé chez les personnes qui montrent un fort potentiel de développement. Le potentiel de développement représente une constellation de caractéristiques génétiques, exprimées et véhiculées via l'interaction avec l'environnement. De nombreux facteurs font partie du potentiel de développement, mais trois aspects majeurs sont mis en évidence : l'hyperstimulabilité, les aptitudes et talents spécifiques, et une forte motivation pour un développement autonome, une caractéristique que Dabrowski a appelée « le troisième facteur ».

L'hyperstimulabilité

L'aspect le plus évident du potentiel de développement est l'hyperstimulabilité, un ressenti accru des stimuli physiologiques résultant de l'augmentation des sensibilités neuronales. Plus grande est l'hyperstimulabilité, plus intenses sont les expériences au jour le jour de la vie. Dabrowski a défini cinq formes d'hyperstimulabilité : émotionnelle, intellectuelle, imaginative, sensorielle et psychomotrice. Ces hyperstimulabilités, et particulièrement les trois premières, amène souvent une personne à ressentir la vie de tous les jours de manière plus intense et à éprouver profondément les extrêmes des joies et tristesses de la vie. Dabrowski a étudié des personnes particulières et a trouvé qu'une hyperstimulabilité élevée était une composante clé de leur expérience de vie et de développement. Ces personnes sont orientées et dirigées par leur « gouvernail » de valeurs, leur sens d'hyperstimulabilité émotionnelle. Celle-ci combinée avec les hyperstimulabilités imaginative et intellectuelle, ces personnes ont une perception puissante du monde.

Les aptitudes et talents

La seconde branche du potentiel de développement, les aptitudes et talents spécifiques, tendent à servir le niveau de développement de la personne. Comme souligné précédemment, les personnes aux niveaux les plus bas utilisent leurs capacités pour supporter des buts égocentriques et pour monter dans l'échelle sociale. À des niveaux plus élevés, les attitudes et talents spécifiques deviennent une force importante au fur et à mesure qu'ils sont canalisés par la hiérarchie des valeurs de la personne vers l'expression et la réalisation de la vision de la personne concernant sa personnalité idéale et sa vision de la façon dont le monde devrait être.

Le troisième facteur

Le troisième aspect du potentiel de développement, qui est simplement appelé « le troisième facteur », est une tendance, une volonté dirigée vers le développement personnel et l'autonomie. Le troisième facteur est très important en ceci qu'il dirige les talents personnels et la créativité vers une expression autonome, et, de plus, il fournit la motivation à lutter pour essayer d'obtenir plus et pour tenter d'imaginer et de réaliser des objectifs qui sont actuellement hors d'atteinte. Dabrowski a clairement différencié le troisième facteur du libre arbitre. Il sentait que le libre arbitre n'allait pas assez loin pour capter les aspects motivationnels qu'il attribuait au troisième facteur. Par exemple, un individu peut exercer son libre arbitre et montrer peu de motivation à grandir ou changer en tant qu'individu. Le troisième facteur décrit spécifiquement une motivation, la motivation à devenir soi-même. Cette motivation est parfois si forte que dans certaines situations nous pouvons observer que quelqu'un a besoin de se développer et qu'en se faisant, il se met beaucoup en danger. Ce sentiment de « je dois être moi-même », particulièrement quand c'est « à n'importe quel prix », et particulièrement quand il est exprimé comme une motivation forte pour le développement personnel, est au-delà du concept classique décrit comme le libre arbitre.

Une personne dont le potentiel de développement est suffisamment élevé va généralement subir une désintégration, malgré tous les efforts externes sociaux ou familiaux pour l'en empêcher. Une personne dans le potentiel de développement est faible ne subira généralement pas une désintégration (ou croissance positive de la personnalité), même dans un environnement propice.

Un don à double tranchant ?

Dabrowski appelait l'hyperstimulabilité « un cadeau tragique » pour refléter le fait que le parcours d'une personne avec un potentiel de développement élevé n'était ni confortable ni facile. Le potentiel permettant d'expérimenter des sommets est également un potentiel permettant d'expérimenter des gouffres. La douleur et la mort sont bien plus difficiles à affronter. Ceux qui sont émotionnellement hyperstimulables ressentent non seulement leur propre douleur plus profondément, mais ressentent aussi celle des autres avec la même intensité. De la même manière, la capacité à exprimer une grande créativité rend probable le fait d'expérimenter beaucoup de conflits personnels et de stress. Ce stress conduit le développement et est également le résultat de conflits développementaux, à la fois intrapsychiques et sociaux. Dans les phases aiguës de ce stress, le suicide est un risque significatif. L'isolement souvent ressenti par ces personnes augmente le risque que la personne se fasse délibérément du mal.

Dabrowski préconisait l'auto-psychothérapie, la formation de la personne aux hyperstimulabilités et au processus de désintégration pour lui donner un contexte dans lequel comprendre des ressentis et besoins intenses. Dabrowski suggérait d'aider les gens dans leurs efforts pour trouver et développer leur propre expression personnelle. Les enfants et les adultes avec un potentiel de développement élevé doivent trouver et parcourir leur propre chemin, souvent au détriment de leur intégration avec leur environnement social et même avec leur famille. La conscience du fait que nul ne peut montrer à quelqu'un d'autre « le droit chemin » est au coeur de l'auto-psychothérapie. Chacun doit trouver sa propre voie pour lui-même.

Modèle de développement de la personnalité en cinq niveaux

Les premier et cinquième niveaux sont caractérisés par l'intégration psychologique, l'harmonie, et très peu de conflits internes. Il y a peu de conflits internes au niveau 1 par ce qu'à peu près chaque comportement est justifié : il est soit bon pour l'individu et par conséquent « juste », ou la société dont fait partie l'individu approuve ce comportement et il est par conséquent « juste ». Dans les deux cas, l'individu agit quasiment en toute confiance de la manière dont il pense que n'importe qui d'autre se comporterait, et fait ce que chacun « est supposé faire ». Au niveau 5 il n'y a pas de conflits internes parce que ce que la personne fait est toujours en accord avec son sens interne et personnel des valeurs. Bien sûr, il y a souvent des conflits externes aussi bien au niveau 1 qu'au niveau 5.

Les niveaux 2, 3 et 4 décrivent divers degrés et types de dés-intégration et de mal-aise.

Dabrowski a dit clairement que les niveaux qu'il présente sont un outil intellectuel (heuristique). Il notait parfois, dans ses diagnostics, des niveaux avec décimales, comme 2,5 pour indiquer un niveau intermédiaire entre les niveaux 2 et 3. Chaque dynamique de développement – empathie, amour, agression, authenticité, joie – a son niveau de développement. Les émotions se développent en émotions de plus haut niveau. Dans le processus de développement les structures de deux voire trois niveaux consécutifs peuvent coexister, bien qu'il doive être compris qu'elles existent en conflit. Le conflit est réglé quand une des structures est éliminée, ou au moins est complètement contrôlée par une autre structure.

Niveau 1 : intégration primaire

Le premier niveau est appelé intégration primitive ou primaire. Les personnes à ce niveau sont souvent influencées principalement soit par les forces prééminentes du premier facteur (hérédité, pulsions : sexe, agression, pouvoir), soit par les forces prééminentes du deuxième facteur (environnement social). La majorité des personnes au niveau 1 sont intégrées à leur niveau social ou environnemental (Dabrowski les appelle des personnes moyennes) ; cependant, beaucoup d'entre elles montrent également à la fois des nuances pulsionnelles et de socialisation. Dabrowski distingue les deux sous-groupes du niveau 1 par degré : « l'état d'intégration primaire est un état contraire à la santé mentale. Un niveau plutôt élevé d'intégration primaire est présente chez la personne moyenne ; un niveau très élevé d'intégration primaire est présente chez le psychopathe ». Caractérisés par l'égoïsme et l'égocentrisme (à la fois réticents et explicites), ceux dont le développement est au niveau 1 cherchent généralement la satisfaction de soi avant tout, justifiant les actions qu'ils poursuivent avec un genre de mode de pensée « je suis le centre du monde », ou, dit plus simplement, ils adhèrent fortement à l'expression « la fin justifie les moyens », parfois sans tenir compte de la gravité des « moyens ». Beaucoup de personnes qui sont considérées comme des « leaders » tombent dans cette catégorie.

A ce niveau d'intégration primaire, on peut observer deux formes d'ajustement à la société : l'ajustement négatif, qui est une adaptation sans créativité, caractérisée par la conformité aux conventions sociales, le manque de réflexion et de critique, l'ajustement à “ce qui est” ; et le non-ajustement négatif, qui est un mépris pour les normes et conventions sociales résultant d'un égocentrisme extrème et de la réalisation sans pitié des buts personnels les plus vils (psychopathes, criminels).

La majeure partie des gens soit ne remettent pas du tout en question leur intégration primitive, soit, après une période de désintégration relativement courte, généralement ressentie aux environs de l'adolescence, finissent dans une réintégration au niveau précédent ou dans une intégration partielle de quelques-unes des fonctions à des niveaux légèrement plus élevés, sans une transformation de la structure mentale complète. Dabrowski estimait qu'environ 65 % des gens vivent leur vie au niveau 1.

Niveau 2 : désintégration mononiveau

La caractéristique principale du niveau 2 est une crise initiale ou série de crises, brèves et souvent intenses. Les crises sont spontanées et se produisent seulement sur un niveau (et souvent n'impliquent qu'une dimension). Ces crises concernent des choix de solutions qui semblent être différentes mais qui au final sont sur le même niveau.

La désintégration mono-niveau se produit durant des crises de développement telles que la puberté ou la ménopause, dans les périodes où se manifeste une difficulté à gérer un événement externe stressant, ou dans des conditions psychologiques et psychopathologiques telles que la nervosité et la psychonévrose. La désintégration mono-niveau consiste en des processus situés sur un niveau émotionnel et structurel unique ; il y a une prévalence de dynamiques automatiques avec seulement une légère conscience de soi et un léger contrôle de soi. Le terme “mono-niveau” dénote un manque de hiérarchisation, de distinction entre “ce qui est” et “ce qui devrait être”.

Les conflits sur le même niveau (horizontal) produisent des ambivalences et des tendances ambiguës : la personne est également attirée par des choix différents mais équivalents sur le même niveau (tendances ambiguës) et n'est pas capable de décider quoi faire parce qu'il n'a pas de réelle préférence entre les choix (ambivalences). Si les forces de développement sont suffisamment fortes, à la fin, la personne est poussée dans une crise existentielle : les logiques sociales ne prennent plus en compte ses expériences personnelles et il n'y a pas d'autres explications. Au cours de cette phase, l'émotion prédominante est le désespoir existentiel.

La résolution de cette phase commence lorsque des valeurs choisies individuellement commencent à remplacer les moeurs sociales qui ont été enracinées par l'apprentissage, et sont intégrées dans une nouvelle hiérarchie de valeurs personnelles. Ces nouvelles valeurs entrent souvent en conflit avec les valeurs sociales précédentes de la personne. Plusieurs des explications relevant du statu quo sur « la manière dont sont les choses », apprises à travers l'éducation et par l'ordre social, s'écroulent sous un examen individuel et conscient. Cela cause encore plus de conflits centrés sur l'analyse de la personne à propos de ses réactions propres vis-à-vis du monde en général et du comportement de soi et des autres. Les comportements habituels et l'éthique de l'ordre social en viennent à être vus comme inadéquats, faux ou hypocrites. L'inadaptation positive prévaut. Pour Dabrowski, ces crises présentent un potentiel fort pour le développement vers le développement personnel et la santé mentale. Pour utiliser une définition positive, la santé mentale reflète plus que la conformité sociale : elle implique un examen personnel et attentif du monde et de ses propres valeurs, qui mène au développement d'une personnalité individuelle.

Le niveau 2 est une période de transition. Dabrowski dit que soit vous revenez en arrière (réintégration à un niveau inférieur), soit vous allez de l'avant, soit vous finissez mal, dans le suicide ou la psychose.

Le passage du niveau 2 au niveau 3 implique un changement fondamental qui nécessite une quantité phénoménale d'énergie. Cette période est la croisée des chemins du développement : de là, on doit progresser ou régresser. La lutte entre les trois facteurs de Dabrowski reflète cette crise de transition : « Dois-je suivre mes instincts (premier facteur), ce que l'on m'a appris (deuxième facteur) ou mon coeur (troisième facteur) ? ». La réponse développementale est de transformer ses instincts les plus bas (les réactions automatiques telles que la colère) dans une motivation positive, de résister aux réponses sociales et apprises par coeur, et d'être à l'écoute de son sens profond de ce que l'on doit faire.

Niveau 3 : désintégration multiniveaux spontanée

Le niveau 3 décrit un nouveau type de conflit : un conflit vertical entre deux choix qui ne sont pas simplement différents, mais qui existent sur des niveaux différents. L'un d'eux est littéralement plus haut et l'autre est plus bas en comparaison. A ce niveau, nous assistons à l'émergence de la hiérarchisation, d'un sens croissant de “ce qui devrait être” et d'un mauvais ajustement croissant à “ce qui est”.

Ces conflits verticaux émergent initialement de perceptions involontaires, au cours de la vie, de choix plus élevés par rapport à des choix plus bas (parce que ces perceptions sont involontaires, Dabrowski a appelé ce niveau désintégration multi-niveaux spontanée). Vous regardez quelque chose, peut-être pour la millième fois, et cela vous frappe : vous voyez cette chose différemment, et une fois que vous l'avez vue ainsi, cela change les choses. Vous ne pouvez plus « retourner en arrière et la voir de la façon dont vous la voyiez avant ». Dabrowski a appelé cette dimension verticale « perception multi-niveaux ». La perception multi-niveaux est la prise de conscience progressive de la « possibilité du plus haut » (une expression souvent utilisée par Dabrowski) et par la suite des contrastes entre ce qui est plus haut et ce qui est plus bas dans la vie. Ces comparaisons verticales illustrent souvent le comportement réel et inférieur d'une personne par rapport à des idéaux imaginés et supérieurs et par rapport à des choix alternatifs idéalisés.

Le fait d'acquérir une perception à plusieurs niveaux de nos univers externe et interne peut être comparé à une révolution Copernicienne dans notre perception et notre sensibilité. Une fois que nous avons appris à distinguer les nivaux hauts et bas dans nos ressentis, nos pensées et nos comportements, une fois que nous avons compris que nous sommes capables du meilleur comme du pire, et que le choix entre eux est uniquement et exclusivement nôtre, nous atteignons un point de non-retour et, pour reprendre les mots de Dabrowski, nous sommes condamnés à nous développer. Avec l'émergence de la hiérarchisation, l'individu acquiert la conscience intime de l'existence de valeurs universelles qui deviennent un guide et une force dans son développement, qui fait partie d'une dynamique développementale puissante appelée l'idéal de la personnalité.

Au niveau 3, nous observons l'émergence de dynamiques multi-niveaux telles que l'étonnement en face de soi-même, l'inquiétude en face de soi-même qui sert à stimuler l'instinct de perfection de soi et celui de cognition (et non l'inquiétude envers soi-même qui est basée sur l'instinct primitif de conservation de soi), l'insatisfaction à l'égard de soi, le sentiment d'infériorité vis-à-vis de soi-même (c'est à dire par rapport à ce qu'on sent qu'on devrait être), les sentiments de honte et de culpabilité, l'inadaptation positive qui aide au développement et est parallèle au besoin de s'orienter non pas vers « ce qui est » mais vers « ce qui devrait être », et l'instinct créateur. Ce niveau est reconnu comme celui où se manifestent les psychonévroses, et même les psychoses de niveau supérieur : psychasténie, anxiété, dépression, obsession, psychonévrose infantile et les niveaux supérieurs de l'hystérie, ainsi que diverses formes de psychoses telles que la catatonie, certains genres de schizophrénie paranoïde et de psychose maniaco-dépressive (où sont présents des éléments de potentiel de développement assez prononcés). Dans certains cas, quand le potentiel de développement de la personne contient des éléments forts, positifs et négatifs, l'intensité du processus de développement peut amener un individu près d'une “catastrophe psychique”.

Dabrowski croit que l'individu authentique choisit le chemin le plus haut comme celui qui doit être suivi de manière claire et évidente (effaçant les ambivalences et tendances ambiguës des conflits mono-niveau). Si le comportement réel de la personne se trouve plus tard être en deçà de l'idéal, il va s'ensuivre une dysharmonie interne et un besoin de remettre en question et de reconstruire sa vie. Dans l'approche de Dabrowski, la perception multi-niveaux représente donc un type de conflit nouveau et puissant, un conflit qui sert au développement.

Ces conflits verticaux sont très importants pour conduire à l'autonomie et à la croissance d'une personnalité développée. Pour que la personne atteignent des niveaux plus élevés, le passage à la perception multi-niveaux doit se produire. Si une personne n'a pas le potentiel de développement pour entrer dans une perception multi-niveaux, alors il régressera des crises du niveau 2 pour réintégrer au niveau 1. Dans le passage à la perception multi-niveaux, le mode de vie horizontal, mono-niveau, basée sur le stimulus et la réponse, est remplacé par une analyse verticale et hiérarchique. Cette vision verticale devient ancrée dans la structure personnelle de valeurs qui émerge, et tous les éléments sont vus en relation avec les idéaux personnels. Ces valeurs et idéaux personnels deviennent l'idéal de la personnalité : la façon dont la personne veut vivre sa vie. Puisque les événements de la vie sont vus en relation avec cette vision verticale et multi-niveaux, il devient impossible de soutenir des points de vue qui favorisent le chemin le plus bas lorsque des buts plus élevés peuvent être identifiés (ou imaginés).

Niveau 4 : désintégration multiniveaux dirigée

Au niveau 4 la personne prend complètement le contrôle de son développement. Le développement involontaire et spontané du niveau 3 est remplacé par un examen délibéré, conscient et dirigé par soi-même, de la vie de la personne du point de vue multi-niveaux. Ce niveau est caractérisé par la désintégration à niveaux multiples, organisée et systématique. Les principaux dynamismes qu'on y rencontre sont : un niveau élevé de perception et de connaissance de soi, l'empathie, l'identification partielle avec autrui, le « sujet-objet » en soi-même, la transformation psychique interne, le troisième facteur, l'éducation de soi et l'autopsychothérapie. L'empathie est faite de sympathie avec autrui et de compréhension d'autrui, d'empressement à aider le prochain ; elle ne comprend cependant aucune tendance à s'identifier avec les activités inférieures de ce prochain. Le « sujet-objet » en soi-même découle d'une observation de soi toujours alerte, et de la capacité de se juger d'un oeil critique et de changer de comportement si l'on découvre quoi que ce soit de répréhensible. Il arrive souvent que l'on s'arrête pour réfléchir et se corriger avant de repartir à neuf.

Ce niveau marque la véritable émergence du troisième facteur, décrit par Dabrowski comme un facteur autonome « de choix conscient (évaluation), par lequel on affirme ou rejette certaines qualités en soi et dans son environnement ». La personne réexamine consciemment son système de croyance existant et essaye de remplacer les vues et réactions automatiques et de bas niveau par des idéaux soigneusement pensés, étudiés et choisis. Ces nouvelles valeurs vont se refléter de plus en plus dans le comportement de la personne. Le comportement va devenir moins réactif, moins automatique et plus réfléchi au fur et à mesure que les choix comportementaux passent sous l'influence des idéaux que la personne a choisis.

Les moeurs sociales sont réexaminées et ré-acceptées par une internalisation consciente lorsque l'individu pense que c'est approprié. De même, lorsque la personne sent que c'est adéquat, une valeur sociale réexaminée peut être rejetée pour être remplacée par une valeur alternative qui est perçue par soi comme étant plus élevée. L'orientation sociale personnelle en vient à refléter une grande responsabilité basée sur des facteurs tant intellectuels qu'émotionnels. Aux niveaux les plus élevés, « les individus de ce genre se sentent responsables de la réalisation de ce qui est juste et de la protection d'autrui contre le mal et l'injustice. Leur sentiment de responsabilité s'étend à presque tout ». Ce point de vue résulte du fait de voir la vie par rapport à sa hiérarchie de valeurs (la vue à plusieurs niveaux) et de l'appréciation résultante de la possibilité de la façon dont la vie pourrait être, et devrait être, vécue. Les désaccords avec le monde (niveau inférieur) sont exprimées avec compassion dans le fait de faire ce qui peut être fait pour contribuer à atteindre ce qui « devrait être ».

Compte tenu de leur vision authentiquement pro-sociale, les personnes qui atteignent un haut niveau de développement élèvent également le niveau de la société dans laquelle ils sont. Ici, la vision pro-sociale ne consiste pas simplement à soutenir l'ordre social existant ; c'est une véritable culture d'interactions sociales fondées sur des valeurs plus élevées. Ces positions entrent souvent en conflit avec le statu quo d'une société de plus bas niveau (inadaptation positive). En d'autres termes, être inadapté à une société de bas niveau est une caractéristique positive.

Niveau 5 : intégration secondaire

Le cinquième niveau présent un caractère intégré et harmonieux, mais très différent de celui du premier niveau. À ce niveau le plus élevé, le comportement de la personne est guidé par des décisions conscientes, soigneusement pesées, basées sur une hiérarchie choisie et individualisée de valeurs personnelles. Le comportement se conforme à cette norme intérieure à propos de la façon dont la vie doit être vécue et, par conséquent, peu de conflits internes se présentent.

Les principaux dynamismes de ce niveau sont : l'empathie, l'autonomie, l'authenticité et un niveau très élevé de responsabilité. L'idéal de la personnalité est constamment soumis à la vérification et demeure dynamique.

Le niveau cinq est souvent marqué par l'expression créative. Particulièrement à ce niveau, la résolution de problèmes et l'art représentent les caractéristiques les plus hautes et les plus nobles de la vie humaine. L'art saisi les états émotionnels les plus intimes et est basé sur une profonde empathie et une profonde compréhension du sujet. Souvent, ces oeuvres ont pour sujet la souffrance humaine et le sacrifice. Les oeuvres vraiment visionnaires, les travaux qui sont uniques et nouveaux, sont créés par des personnes exprimant une vision qui n'est pas limitée par les conventions. Les avancées dans la société, à travers la politique, la philosophie et la religion, sont donc souvent associées à une forte créativité individuelle ou à de grandes réalisations.

Commentaires

La plupart des théories sur le développement de la personnalité reposent sur un développement en niveaux successifs, chaque nouveau niveau de développement s'appuyant sur les niveaux précédemment acquis. Dans le processus de désintégration positive, la dés-intégration partielle ou totale d'un niveau de développement inférieur est nécessaire pour permettre d'atteindre le niveau de développement suivant.

Les écrits et travaux de Dabrowski ont été comparés3) avec ceux de Platon (la caverne de Platon), Piaget, Kierkegaard (existentialisme), Nietzsche, John Hughlings Jackson, Marie Jahoda, Maslow, Piechowski.

Il a été suggéré qu'une personne pouvait avoir plusieurs ensembles de schémas de comportement, de croyances et de fausses obligations, par exemple vis-à-vis de sa famille, puis d'une religion ou d'une idéologie, puis de lui-même, de sa raison d'être et de ce qui constitue le bien et le mal. Chacune de ces visions du monde et de ces systèmes de valeurs peuvent faire l'objet d'un processus de désintégration positive séparé, et l'individu peut ainsi traverser plusieurs crises existentielles le menant à chaque fois à un nouveau niveau d'intégration personnelle.

Il semble que l'analogie soit possible avec l'effondrement d'une culture, d'un système politique ou religieux, lorsqu'il apparaît par exemple que ce système n'est pas constitutif de « l'avenir radieux de l'humanité ». La remise en cause des fondements de la société et du système de valeurs correspondant pourrait être compris comme un processus de désintégration positive au niveau sociétal.

L'expérience de Milgram a montré qu'un individu avait tendance à obéir à une personne incarnant l'autorité, même quand les demandes émanant de cette autorité étaient contraires aux valeurs de l'individu et à ses ressentis émotionnels. Une explication possible est que pendant son enfance, l'individu a été contraint de / conditionné à obéir à l'autorité, et a été éduqué, y compris scolairement, à considérer que l'autorité avait un plus grand savoir / une plus grande sagesse. En grandissant jusqu'à l'âge adulte, l'individu garde cette croyance dans la nécessaire soumission à une autorité4), y compris à l'autorité collective de la société, qui dicte les moeurs et valeurs sociales en vigueur. Ce n'est qu'en sortant de cette fausse croyance dans l'autorité et la sagesse morale de la société que l'individu peut devenir sa propre autorité morale, et atteindre la phase 4 de la théorie de la Désintégration Positive (pour parler en termes de phases et non de niveaux).

Psychanalyse / Thérapie :

  • La grande nouveauté introduite par Dabrowski est que certaines pathologies de type angoisse, dépression, crise existentielle, etc, peuvent s'inscrire dans un processus de désintégration positive, et être utiles voire nécessaires à la construction de la personnalité. La difficulté, pour le praticien, est de faire un diagnostic différentiel entre les “pathologies utiles” et celles qui ne le sont pas.
  • Lacan liait la fin de l'analyse au passage de l'analysant à l'analyste (“la passe”), c'est à dire au moment où l'analysant devient son propre analyste5). Cela pourrait correspondre à la transition entre la phase 3 et la phase 4.
    • Cela pourrait aussi correspondre au passage à l'auto-psychothérapie recommandée par Dabrowski.
  • La fin de l'analyse est aussi d'après Lacan le moment où l'analyse chute, où le patient n'a plus l'envie de persévérer, de continuer à parler dans ce lieu à cet analyste, parce qu'il s'est passé quelque chose : d'après Lacan, ce quelque chose est la traversée du “fantasme fondamental”, qui pourrait être décrit comme un postulat inconscient qui est l'armature de tout ce qui pose le sujet face aux autres, dans une position qui à la fois le soutien et le “coince”. Cette traversée du fantasme fondamental, cet abandon de l'armature primaire, pourrait être comparé à l'aboutissement de la phase 3. C'est dans la destitution subjective de ce fantasme, dans ce moment où le sujet peut lâcher prise de cette position dans laquelle il était encastré, que le sujet peut éprouver le désir d'occuper la place de l'analyste.

Applications de la théorie de la désintégration positive

Thérapie

La théorie de la désintégration positive a une portée extrêmement large et a des répercussions sur de nombreux domaines. De manière centrale, elle s'applique au diagnostic et au traitement psychologique et psychiatrique. Dabrowski préconisait un diagnostic multidimensionnel et global de la situation de la personne, qui comprenne les symptômes et les potentiels de développement.

Symptômes et potentiels de développement

Si la désintégration semble s'inscrire dans un contexte de développement, alors la personne reçoit une formation concernant cette théorie et est encouragée à avoir une vue développementale de sa situation et de ses expériences. Plutôt que d'être éliminés, les symptômes sont remis en perspective pour fournir des éclaircissements et une compréhension de la vie et de la situation particulière de la personne.

L'importance des récits

Dąbrowski a illustré sa théorie par des autobiographies et les biographies de ceux qui ont connu la désintégration positive. L'enfant surdoué, l'adolescent suicidaire ou l'artiste perturbé est souvent en train de faire l'expérience des caractéristiques de la théorie de la désintégration positive, et s'ils acceptent et comprennent le sens de leurs crises et de leurs émotions intenses, ils peuvent aller de l'avant, au lieu de s'effondrer. La réalisation d'une autobiographie fouillée pour aider l'individu à acquérir une perspective sur son passé et son présent est un composant très important du processus d'auto-thérapie. Dans ce processus, le thérapeute joue un rôle très réduit et agit plus comme un stimulus initial qu'un thérapeute effectuant un suivi. Dabrowski demandait à ses patients de lire ses livres et de voir si ses idées pouvaient avoir un rapport avec leur vie.

Auto-psychothérapie

Pour Dabrowski, le but de la thérapie est d'éliminer le thérapeute en fournissant un contexte à l'intérieur duquel une personne peut se comprendre et s'aider, une approche de la thérapie qu'il a appelée auto-psychothérapie. Le patient est invité à embarquer pour un voyage de découverte de soi avec une emphase sur la recherche du contraste entre ce qui est plus élevé par rapport à ce qui est plus bas au sein de sa personnalité et de sa structure de valeurs. La personne est invitée à explorer davantage son système de valeurs en particulier en ce qui concerne le raisonnement sous-jacent et la justification des positions. Les écarts entre les valeurs et les comportements sont mis en évidence. L'approche est appelée auto-psychothérapie pour souligner le rôle important que la personne doit jouer dans le processus de sa propre thérapie, et, de manière plus large, dans le processus du développement de sa personnalité. La personne doit arriver à voir qu'elle est responsable de la détermination ou de la création de son propre idéal de la personnalité et de sa structure personnelle de valeurs. Cela inclut un examen critique des moeurs et des valeurs sociales qui ont été apprises.

Dabrowski était très préoccupé par ce qu'il appelait le développement unilatéral. En un mot, Dabrowski s'inquiète du fait que beaucoup de personnes montrent un développement très avancé dans seulement un aspect de la vie, en général intellectuel. Dabrowski avait l'habitude de dire que nous devrions essayer d'ignorer nos forces et de nous concentrer sur nos faiblesses : le fort en maths devrait moins se concentrer sur les mathématiques – il excelle déjà à cela, et devrait se concentrer davantage sur d'autres sujets – l'introverti devrait essayer d'être plus extraverti, l'extraverti devrait essayer d'être plus introverti. De cette façon, nous ne continuons pas simplement à construire sur nos forces, ce qui nous emmène vers le développement unilatéral, mais plutôt nous nous concentrons sur le fait d'essayer d'équilibrer notre développement.

L'hyperstimulabilité

Dąbrowski encouragait aussi les personnes à voir leurs réactions (surexcitabilités) et leur point de vue phénoménologique du monde dans le cadre de leur potentiel de développement. L'expérience des crises, et la réaction aux crises, sont un aspect très important de cette approche, et les personnes sont encouragées à éprouver les crises personnelles avec une vision positive et développementale.

Dabrowski rappelle aux patients que sans maladies internes, il y a peu de stimulus pour le changement ou la croissance. Plutôt que d'essayer de rapidement améliorer les symptômes, cette approche encourage les individus à vivre pleinement leurs ressentis et à essayer de maintenir une orientation positive et développementale vis-à-vis de ce qu'ils peuvent percevoir comme une dépression sévère ou une forte anxiété. Bien sûr, il s'agit d'une approche unique dans le monde d'aujourd'hui consistant à chercher un soulagement immédiat et total de toute expérience psychologique désagréable.

Éducation

Une autre priorité est l'éducation, et en particulier le vécu des étudiants créatifs et surdoués. Dabrowski a émis l'hypothèse que ces élèves vont montrer de manière disproportionnée une forte hyperstimulabilité et par conséquent seront prédisposés au processus de désintégration.

Dabrowski et l'individu surdoué

Dans une annexe du livre Personality Shaping Though Positive Disintegration (1967), les résultats de travaux de recherche menés en 1962 sur des jeunes polonais sont rapportés. Plus précisément, un groupe d'enfants surdoués et de jeunes, âgés de 8 à 23 ans, ont été examinés. Parmi les 80 jeunes étudiés, 30 étaient des élèves intellectuellement précoces en provenance d'écoles élémentaires, avec un QI allant de 120 à 146, et 50 provenaient d'écoles de théâtre, danse, et arts plastiques, avec un QI allant de 110 à 155 (Wechsler). Les sujets avaient été choisis par les institutions elles-mêmes, pour leur talent, leur créativité et leur excellent rendement.

Dabrowski a constaté que chacun des enfants examinés montrait des hyperexcitabilités considérables qui constituaient une base pour l'émergence de névroses et d'ensembles psychonévrotiques. Par ailleurs, il s'est avéré que ces enfants ont également montré des ensembles de nervosité, névroses et psychonévroses de divers types et degrés d'intensité, depuis de légers symptômes végétatifs, ou symptômes d'anxiété, jusqu'à des ensembles distincts et très intenses psychasthéniques ou hystériques, les ensembles principaux étant : 30% de névroses anxieuses de sévérité moyenne, 25% d'ensembles hystériques de sévérité moyenne, 25% d'ensembles neurasthéniques légers, 10% d'hypochondrie, 10% de psychasthénie et 10% de névroses végétatives.

On peut se demander pourquoi des enfants surdoués qui ont de bonnes conditions de vie et d'éducation deviennent sujets à des états de nervosité ou de psychonévrose. La cause probable est une sensibilité supérieure à la moyenne qui permet non seulement des résultats remarquables dans l'apprentissage et le travail, mais en même temps augmente le nombre de points de sensibilité à toutes les expériences qui peuvent accélérer les réactions anormales qui se révèlent dans les ensembles psychonévrotiques.

Les conclusions de l'étude sont :

  1. Tous les jeunes surdoués présentent des symptômes de sensibilité psychonévrotique, ou des symptômes psychonévrotiques légers ou plus sérieux.
  2. En général, la présence d'intérêts très variés chez les jeunes coïncide avec des formes complexes de psychonévroses, avec des psychonévroses du haut de la hiérarchie des fonctions (psychasthénie, névrose anxieuse, névrose obsessive) ou avec un niveau plus élevé de la même sorte de névrose.
  3. Les psychonévroses deviennent plus compliquées avec le développement de l'environnement interne, mais en même temps apparaissent des dynamiques auto-psychothérapeutiques.
  4. Le développement de la personnalité avec les jeunes surdoués passe habituellement par le processus de désintégration positive, qui est connecté avec la complexité déjà citée des névroses, et d'un autre coté aboutit au contrôle de soi, à l'éducation de soi et à l'auto-psychothérapie.
  5. Plus le niveau de développement de l'intelligence et de la personnalité est bas, plus les formes de psychonévroses observées sont primitives, et elles sont absentes dans les cas les plus sérieux de déficience mentale.

L'association entre l'hyperstimulabilité et la douance semble être confirmée par la recherche (Lysy et Piechowski 1983; Piechowski 1986; Piechowski et Miller, 1995). Il semble que la moindre hyperstimulabilité soit un marqueur de potentiel pour la créativité et la douance. Le message de base de Dabrowski est que les surdoués vont montrer de manière disproportionnée ce processus de désintégration positive et de développement de la personnalité.

Commentaires

Prise de conscience de la douance

Un surdoué qui ignore sa douance est souvent mal dans sa peau, se sent souvent en décalage par rapport à la société, a une mauvaise image de lui-même, peut avoir de sérieux problèmes psys, voire faire une ou plusieurs crises existentielles, tout en essayant de faire de son mieux, d'être “quelqu'un de bien”, d'être conforme aux attentes de la société et aux modèles que constituent “les autres”.

La découverte de sa douance est pour le surdoué une remise en cause brutale de ce sentiment de devoir de conformité et d'adaptation, et un changement complet de la vision qu'il a de lui même, avec une relecture et une réinterprétation de son passé.

Cette prise de conscience de l'inaptitude du reste du monde à lui servir de modèle et de la nécessité de repartir sur de nouvelles bases, déterminées par lui, et qui lui sont spécifiques, est parfois “une grande claque”, avec pleurs et remises en cause, et est en fait une désintégration positive des faux schémas et devoirs, avec une prise en main de son système de valeurs et de ses règles de conduites par l'individu surdoué (passage d'un état qui oscillait entre les niveaux 1, 2 et 3, au niveau 4 de la TDP de Dabrowski).

Perfectionnisme

Le perfectionnisme, ou haut niveau d'exigence, est souvent considéré comme contributeur d'une faible estime de soi, fréquente chez les surdoués. Mais le perfectionnisme est de nature différente suivant le niveau de développement de l'individu6) :

  • au niveau 1 de la théorie de la désintégration positive, le perfectionnisme est oppressif, et amène à juger les autres comme inférieurs.
  • au niveau 2, il peut être débilitant, parce qu'il est imbriqué dans le doute de soi et l'introjection des valeurs des autres.
  • au niveau 3, quand il rejoint la hiérarchisation des valeurs, il devient le sentiment d'être inférieur à soi, qui est une dynamique qui pousse le développement vers des niveaux plus élevés.
  • au niveau 4, il évolue en un désir de perfection de soi, ce qui conduit à une vie imprégnée par les idéaux de niveau supérieur.
  • au niveau 5, c'est la reconnaissance de la perfection inhérente à tout ce qui est.

Monde intérieur

Les surdoués exploitent et sont galvanisés par ce que Dabrowski appelle réalité théorique7). La réalité perçue par les sens (l'ici et maintenant de l'existence banale) n'est qu'une réalité. Les esprits exceptionnels accèdent naturellement à des niveaux plus puissants de fantasme, d'imagination et d'intuition. Dans ce milieu riche, ils résolvent des problèmes, découvrent de nouvelles perspectives et créent sur un niveau d'abstraction séparé du monde de la perception sensorielle directe. Pour ceux qui disposent de la sensibilité morale, d'immenses pouvoirs d'imagination, d'une riche vie affective, et d'un besoin absolu pour la recherche intellectuelle, cette réalité théorique est plus réelle, plus compréhensible et de plus d'importance que la réalité de la vie quotidienne. Dabrowski a écrit: « L'ajustement à ce “qui devrait être” est chez certains individus plus fort que leur ajustement à “ce qui est” ». Pour eux, le développement est modulé par l'interpénétration des expériences de désintégration et d'intégration, façonnant la fonction intellectuelle en la mettant en relation avec les émotions de plus haut niveau. Cela crée une structure intégrée de la conscience de haut niveau où la pensée et les ressentis s'associent et se co-déterminent. Une transformation de développement supplémentaire se produit lorsque l'intuition de haut niveau est activée et promue, créant une synthèse dynamique permanente de ce qui est directement ressenti de manière intuitive. Ce fonctionnement à plusieurs niveaux et cette dynamique de développement, bien que rare, est un processus évolutif naturel pour les individus surdoués.

Idées clés

La théorie est basée sur de nombreuses idées clés :

  • Nos bas instincts animaux (premier facteur) doivent être inhibés et transformés dans des forces de niveau plus élevé pour que nous soyons humains (cette capacité à transformer nos instincts est ce qui nous sépare des animaux).
  • L'intégration de la personnalité initiale commune, fondée sur la socialisation (deuxième facteur), ne reflète pas la vraie personnalité.
  • Au niveau initial de l'intégration, il y a peu de conflits internes dans la mesure où l'individu suit le groupe ; il y a peu de sensations de mauvais comportement. Les conflits externes sont souvent liés au blocage d'objectifs sociaux – par exemple une frustration par rapport à l'évolution professionnelle. Les moeurs et valeurs sociales l'emportent avec peu de questionnement ou d'examen conscient.
  • La vraie personnalité doit être fondée sur un système de valeurs qui sont consciemment et volontairement choisies par la personne pour tenir compte de leur propre sens particulier de « comment la vie devrait être » et de leur « idéal de la personnalité » – la personne idéale qu'ils sentent qu'ils « doivent être ».
  • Les instincts animaux inférieurs et les forces de pression du groupe et de socialisation sont inférieures au moi autonome (la personnalité) construit par la personne consciente.
  • Pour défaire l'intégration initiale, les crises et les désintégrations sont nécessaires, et sont généralement fournies par l'expérience de la vie.
  • Ces désintégrations sont positives si la personne peut apporter des solutions positives et développementales à la situation.
  • Les « crises mono-niveau » ne sont pas développementales parce que la personne peut seulement choisir entre des choix de même niveau.
  • Un nouveau type de perception implique le multi-niveaux, une vision verticale de la vie qui compare des possibilités plus basses et plus hautes et permet maintenant à l'individu de choisir une issue de niveau plus élevé à une crise, par rapport à des solutions disponibles mais de niveau plus bas – c'est la solution développementale.
  • La désintégration positive est un processus de développement vital
  • Dabrowski a développé le concept de potentiel de développement pour décrire les forces nécessaires pour réaliser le développement d'une personnalité autonome
  • Le potentiel de développement comprend plusieurs facteurs incluant les dons et talents innés, les hyperstimulabilités et le troisième facteur.
  • L'hyperstimulabilité est une mesure du niveau de réponse nerveuse de l'individu. Dabrowski a trouvé que les personnes qu'il a étudiées présentaient toutes un système nerveux extrêmement sensible, ce qui les rendait aussi sujettes à l'angoisse, la dépression et l'anxiété (psycho-névrose dans les termes de Dabrowski), ce qui est un élément très positif et développemental.
  • Le troisième facteur est une mesure de la motivation de l'individu vers l'autonomie.
  • Lorsque le développement multi-niveaux et autonome est réalisé, une intégration secondaire est observée qui reflète l'état de la personnalité mature. L'individu n'a pas de conflits internes, il est en harmonie interne de par le fait que ses actions reflètent sa hiérarchie de valeurs profondément ressentie.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Kazimierz Dabrowski, La croissance mentale par la désintégration positive, Editions St Yves, 1972, Les Editions Saint-Yves Inc., Case postale 9638, Sainte-Foy, Quebec G1V 4C2 Canada
  • Dąbrowski, K. (1977). Psychotherapies actuelles. /L. Granger, G. R. de Grace, A. Bachelor, F. L. Leśniak, A. Saint-Yves/. Collection Service a la Psychotherapie. Quebec: Editions Saint-Yves, 193 pages, dont 71 pages sur la TDP, et seulement 22 pages de Kazimierz Dabrowski lui-même (traduites de son oeuvre en anglais)
  • Dąbrowski, K. (1972). La psychonevrose n’est pas une maladie: nevroses et psychonevroses, considerees du point de vue de la desintegration positive. Quebec: Editions Saint-Yves – commentaire
  • Dąbrowski, K. (1972). Le dynamisme des concepts: phenomenes positifs dans la desintegration. Quebec Editions Saint-Yves.
  • Dąbrowski, K. (1972). Introduction generale a la theorie de la desintegration positive. Quebec: Editions Saint-Yves
  • Dąbrowski, K. (1965). Personnalite, psychonevroses et sante mentale d'apres la theorie de la desintegration positive. Conferences de l'Academie Polonaise des Sciences, Centre Scientifique à Paris, fascicule 57, 82-94.
  • Dąbrowski, K. (1965). L'instinct de la mort d'apres la theorie de la desintegration positive. Conferences de l'Academic Polonaise des Sciences, Centre Scientifique à Paris, fascicule 60, 15-22.
  • Dąbrowski, K. (1964). Positive disintegration. Boston: Little Brown & Co.
  • Sal Mendaglio, Dabrowski's Theory Of Positive Disintegration, Great Potential Press, 2008, 326p, en anglais – extraits consultables en ligne

Mots clés

Notes et références

4) Une parabole raconte l'histoire suivante : un touriste observe un éléphant attaché par une petite chaîne. Surpris, il dit au cornac : “Cette chaîne est bien fragile, et cet éléphant est adulte. Pourquoi attachez-vous l'éléphant avec une chaîne si petite ? Il peut la rompre quand il veut !”. Le cornac répond : quand cet éléphant était petit, il était déjà attaché avec cette chaîne, et celle-ci était suffisante pour le retenir. Aujourd'hui, il est adulte, mais il continue à croire qu'il ne peut pas briser sa chaîne”.
5) source : Laurence Bataille, collection vidéo Etre Psy
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